Il meurt au travail deux mois avant la fin de son contrat

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VICTORIAVILLE | Un électromécanicien est mort écrasé par une machine deux mois avant la fin de son contrat. La famille, qui a réagi au rapport du coroner déposé lundi, explique qu'il devait seulement donner un coup de main à l'entreprise pour le démarrage de la nouvelle usine.
Stéphane Châteauneuf avait quitté Sural Québec pour se lancer en affaires avec son père. L'entreprise, en plein processus d'expansion, lui avait demandé de revenir travailler quelque temps afin de profiter de son expérience et de ses connaissances.
«C'est toi qui es l'expert»
«Ils sont allés le chercher, car il avait une bonne expertise mécanique. Il avait déjà monté une autre usine à Princeville. Ils ont dit: «On sait que tu ne travailles plus pour nous, mais on veut t'avoir. C'est toi qui es l'expert là-dedans. C'est ça qui est choquant dans l'histoire. Car finalement, il y a laissé sa vie», a raconté le frère de la victime, Sylvain Châteauneuf.
Le 3 septembre 2015, moins de deux mois avant la fin de son contrat et les vacances qu'il avait planifiées avec sa femme, l'homme de 41 ans a été écrasé par une pièce en mouvement. Lors de l'accident, il devait accéder à l'intérieur d'une machine qui était toujours sous tension, pour réparer un bobinoir. Selon ses collègues, il avait refusé de sécuriser l'hydraulique, car l'entretien devait être de courte durée.
Un collègue a ensuite croisé involontairement un faisceau optique, enclenchant ainsi la descente d'une lourde pièce qui a écrasé le père de famille.
«On n'en veut pas à l'usine ou au gars! Il a juste reculé et, sans le savoir, il a fait partir la machine, c'est un bête accident. On aurait aimé que ce soit évité, mais c'est un accident», a-t-il dit.
Nombreuses fractures
Stéphane Châteauneuf a subi de nombreuses fractures, notamment au sternum, aux côtes, à une omoplate et aux vertèbres. Il avait également d'importantes lacérations à la tête. Il est mort à l'hôpital le jour même.
«Aux funérailles, le grand patron nous a dit que Stéphane, c'était l'âme de la shop, c'est lui qui la connaissait le mieux. [...] Son projet était sur le point de démarrer. Il avait de la pression, c'est certain, mais il était prudent. Il savait vraiment ce qu'il faisait», a affirmé son frère.
Le coroner Pierre Bélisle a conclu à un décès accidentel causé par un polytraumatisme et la compression du tronc. L'enquête a permis d'établir que les employés n'étaient pas formés à la procédure de cadenassage.
L'entreprise a reçu un constat d'infraction de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST, maintenant CNESST). Le montant pour une première infraction varie entre 16 000 et 64 000 $, mais peut atteindre 161 000 $ en cas de récidive.